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The Centre for Studies on Human Stress (CSHS) is dedicated to improving the physical and mental health of Canadians by empowering individuals with scientifically grounded information on the effects of stress on the brain and body.
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LE STRESS, VU ET VÉCU PAR LES JEUNES

Mr. Emmanuel Loeub, professeur d’éducation physique au Cegep Maisonneuve a proposé à ses étudiants de faire leur travail de session sur le thème suivant : ‘Mon stress en images, en sons ou en mots’.  Les jeunes devaient lire quelques textes du Mammouth Magazine du Centre d’études sur le stress humain et développer sur la thématique du stress.  Avec l’accord des jeunes, j’en partagerai une dizaine au cours des prochaines semaines.  Prenez le temps de lire, d’écouter, ou de regarder ce que les jeunes ont produit.  C’est très informatif sur le stress des jeunes et il y a de vrais petits bijoux dans leurs réalisations!

 

Aujourd’hui, je partage le dessin de Romane qui nous offre une explication très claire du stress, tel qu’elle l’a vécu pendant le confinement !

Sonia Lupien, Ph.D.

Directrice, Centre d’études sur le stress humain

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Le stress pour moi:

 

Pour moi, le stress n’est pas une sensation habituelle. Bien sûr, comme tout le monde, j’ai des moments d’anxiété dans ma vie, lors de mes examens, d’un match important ou de moments décisifs, mais ce n’est jamais quelque chose de récurrent qui affecte mon quotidien.  Comment j’arrive à le gérer? Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à me connaître et à savoir ce qui m’aide à extérioriser mes sentiments: le sport. Grâce au volleyball (en grande partie), je pouvais me défouler et changer mes idées plusieurs fois par semaine, tout en m’amusant et en voyant mes amis. C’était une sorte d’échappatoire qui me permettait de mettre mes soucis de côté et par la suite, d’améliorer ma concentration.

 

Malheureusement, en raison du confinement, toutes les activités sportives ont été suspendues et donc, il est plus difficile qu’avant pour moi de gérer mon stress. Évidemment je peux aller courir, faire de la musculation, mais au bout d’un certain temps, cela devient redondant et rien n’équivaut pour moi à ce sport que j’aime tant. Cette privation agit donc sur moi comme une source d’anxiété supplémentaire, étant un stress relatif amplifié par cette situation particulière. Le fait que nous soyons confinés, faire l’école en ligne et la possibilité d’attraper une maladie ne m’alarme pas trop. J’ai une bonne relation avec ma famille et je suis de nature assez organisée, donc la gestion de mes cours à distance se fait assez bien. Comme je l’avais mentionné dans mon examen théorique, c’est souvent la perte de contrôle qui provoque la réponse au stress de la part de mon corps. En effet, durant cette période, je ressens une certaine perte de contrôle en ce qui concerne mon avenir. Que vais-je faire cet été? Quand vais-je pouvoir revoir mes amis? Comment vais-je me trouver un emploi? Toutes des questions auxquelles j’avais des réponses il y a à peine 2 mois et qui, maintenant, restent inconnues.

 

L’inactivité physique et le confinement ne font donc qu’accentuer ce stress et rendre la situation désagréable et ennuyante. Je suis très chanceuse dans cette pandémie sur plusieurs plans et ce n’est pas une période incroyablement difficile à supporter vue les circonstances dans lesquelles je la vis, mais plus le temps passe et plus ce stress s’accumule sur mes épaules et devient difficile à supporter, surtout que le temps de confinement ne cesse d’être prolongé. Le stress que je ressens en ce moment n’agit pas sur moi en produisant des effets physiques, comme l’accélération de mon rythme cardiaque ou de ma respiration. C’est plutôt un sentiment d’étouffement, comme si je ne pouvais pas être réellement moi-même, une personne qui est active et qui aime sortir de chez elle tous les jours pour allez faire une activité ou même aller à l’école. Je suis plus passive qu’avant et je subis une certaine démotivation. Mon intérêt envers différentes activités diminue car certaines préoccupations habitent constamment mes pensées, ce qui me donne parfois de la difficulté à me concentrer. Bref, je ne suis pas énormément touchée par cette situation et j’ai une grande chance d’être en santé et entourée de ma  famille, mais certaines facettes de mon quotidien souffrent tout de même du stress qui m’est imposé, comme à tout le monde, lors de cette pandémie.

 

Explication de mon dessin :

 

J’ai choisi de représenter ma relation avec le stress avec un dessin/collage. J’ai une plus grande facilité à exprimer mes émotions sous cette forme d’art, qui produit également sur moi un certain effet de détente, parfait pour contrer certains effets du stress que j’ai mentionné auparavant en me changeant les idées.

 

Pour commencer, le fond en arc-en-ciel rend hommage au mouvement « ça va bien aller » tout en représentant le bonheur des activités et des personnes desquelles nous sommes privées. Les mains liées les unes avec les autres symbolisent la société, l’entraide et l’unicité dont nous faisons preuve durant cette période. Elles agissent également comme une sorte de prison pour cette personne et ses désirs qui habitent ses pensées. En effet, c’est parce que je pense à la société et que je tente de diminuer la propagation que je reste isolée et réfrène mes envies d’aller jouer dehors et voir mes amis. Comme je le disais plus tôt, j’ai l’impression que mes pensées sont confinées dans ma tête et ne peuvent s’extérioriser, car je ne suis pas vraiment moi-même. Ces idées qui m’habitent doivent donc être contenues par ma volonté et mon devoir de protéger celles et ceux qui sont menacés par cette maladie, même si cela implique que mon stress et mon sentiment d’oppression augmentent. J’ai beau me sentir envahie par différentes envies et désirs, je dois les contrôler et penser au positif pour passer au travers de cette période historique très difficile, qui nous affecte tous d’une façon différente. Voici donc mon interprétation de mes sentiments et comment je perçois les impacts du stress sur ma vie durant cette pandémie.